Le Danakil: une sacree depression
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Grâce à Jean François et Annie et un de leurs amis, ancien ambassadeur de France en Ethiopie, nous avons rajouté à notre parcours la «dépression du Danakil»: en fait une véritable expédition pour aller voir...le centre de la terre!!
Nous avions donc réservé nos deux 4/4 obligatoires à Mékélé et, en route, pris avec nous un «scout» local, mitraillette au poing, pour nous enfoncer dans ce désert de pierres à la frontière de l'Erythrée.
3 jours dans cette région du bout du monde où l'on a l'impression d'être au moyen age, et surtout à l'age de pierre; l'hôtellerie est des plus spartiates (il n'y a pas de toilettes et il vaut mieux attendre la nuit à la belle étoile c'est plus discret!!, et à chacun de raconter ses souvenirs de scouts!!). 6 lits nous sont apportés en procession par les Afars et la hutte de bois et paille s'organise au mieux...surtout avec un bon pastis !
Ici on ne plaisante pas avec la sécurité et nous avons été affublés de 6 militaires tous armés (Kalachnikov...et grenades, rien que çà!!!). Les uns en fonction sur le toit de notre 4/4, les autres assis près de nous, la mitraillette sous le nez de Marc qui n'en menait pas large…
mais la beauté de la dépression valait largement ces inconvénients. C'est une explosion de couleurs (et d'odeurs de soufre). Les appareils de photos ne savent plus où donner de la tête...et nous transmettons tout particulièrement ces magnifiques couleurs à notre ami René qui saura surement nous en faire de magnifiques tableaux là où il se trouve maintenant!
En fait de chaleur, le guide en plaisantant nous dit «you are lucky today because there is no sun!!!» car c'est au Danakil que les températures sont les plus chaudes du globe; heureusement qu'il y en a eu tout de même l'après midi quand nous sommes retournés dans cet endroit hors du temps comme l'a si bien dit notre Nicolas Hulot...
Nous avons tout de même crevé 3 fois lors de cette expédition, heureusement qu'il nous restait une 4° roue de secours !
En cours de route nous avons croisé les travailleurs du sel et les caravanes de chameaux que Pat va se faire un plaisir de vous décrire, sous le regard de cette petite Afar...
Les forçats du sel
Dans ce «chaudron du diable» à 120 mètres sous le niveau de la mer, jouxtant le décor du Dahol photographié par Nat, nous avons découvert les forçats du sel, et non pas du soufre comme au Kawa Igen de Java
Dès l'aube les Afars (musulmans) traversent à pied le champs de sel vers le site d'exploitation;seuls bagages: leur outil de taille et quelques outres d'eau en peau de chèvre. Ils tailleront 8 heures durant des plaques de + ou – 5KG sous une chaleur écrasante (jusqu'à 50°) et dans une atmosphère saturée de saumure.
Les chameliers (chrétiens) viennent acheter leur production à environ 5 Birrs la plaque (0,25€). Les milliers de chameaux circulent en caravanes de 10 à 20 têtes. Pour eux aussi c'est une épopée!. Leur « campagne »dure 15 jours. Il faut un jour entier depuis Bere Ale (site de stockage) jusqu'à la carrière, un 2° pour le retour. Pendant ces 2 jours les chameaux n'auront ni à boire ni à manger et transportent une trentaine de plaques chacun (soit plus de 150 Kg) Au bout de 3 à 4 rotations (soit une semaine) ils retournent se reposer dans leur tribu aux alentours de Mekele...et c'est encore 7 jours de marche!
Ils font ce travail toute l'année et par tous les temps, sachant que dans le « lac Asale »(joli jeu de mot) il ne pleut jamais, tandis que les montagnes alentours, qu'ils doivent traverser, font penser à la Suisse tant elles sont arrosées par les pluies. Rien n'arrête un chamelier: ni la géographie, ni les distances, ni les intempéries.
Au passage notre guide leur achète une plaque de ce sel, comestible, pour l'offrir à sa famille.
Pat
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